jeudi 19 décembre 2013

Jour 3 - Premiers ateliers

Jeudi 12 décembre
… ateliers à Walia… et ça commence !


Après un avant-midi plutôt tranquille où on a enfin eu accès internet nous permettant de rassurer tout le monde, on s'est fait un petit goûter dans la cuisine du guest house et puis j'ai fait ma toute première sieste tchadienne! Bonheur nécessaire avec la chaleur intense de N'Djamena.

Ensuite, rencontre au Ballet National avec Virginie Tokari, une comédienne/conteuse/marionnettiste d'ici. Nous allons travailler ensemble pendant les prochains jours. Six heures d'ateliers de clowns avec le groupe de femmes avec qui elle travaille, et sessions de travail en duo sur deux courts spectacles que nous présenterons ensemble à l'Institut Français, mercredi le 18 et samedi le 21.

D'ailleurs, l'horaire se charge pour les prochains jours...! Plusieurs rencontres avec les différents artistes-danseurs rencontrés depuis mardi s'ajoutent au programme. L'idée : profiter au maximum de ce séjour pour échanger sur nos pratiques – en salle le plus possible. Chapeau bas à Katel (super Miss logistique) qui compile ces horaires, note les multiples engagements qui se prennent et s'empilent d'une heure à l'autre, maintient le contact avec les artistes et s'assure que nous aurons le temps de voir tout le monde sans empiéter sur les ateliers pour les jeunes. À la demande des participants, nous irons deux fois dans chacun des quartiers où nous sommes programmés (Walia, Chagoua, Moursal, N'Djiari), le tout se terminant (inch'Allah!) en fin de séjour par un gros atelier conjoint regroupant tous les participants.


Le premier atelier, qui a eu lieu cet après-midi, s'est très bien déroulé. Les participants sont curieux, avides, disciplinés et se prêtent au jeu malgré le côté parfois abstrait que peut revêtir un atelier de théâtre. Beaucoup d'entre eux n'ont jamais fait ou vu de théâtre, alors il faut soigner l'approche. On a exploré ensemble les bases de la composition de personnages et d'espaces. Les références ne sont pas les mêmes, le rapport au jeu non plus. Un beau défi, pour eux comme pour moi!



Retours sur l'atelier, avec Taïgue


En soirée, nous avons rencontré Aboubakar Sow, cinéaste que nous avions croisé mardi soir. Un homme d'une grande générosité, très intéressant, sensible et avec qui le contact se fait très facilement. J'ai mentionné, au hasard, que je voulais goûter à tout... eh bien ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Quelques minutes plus tard il arrêtait la voiture, nous disant de le suivre pour voir comment on apprête les criquets! Sur le bord de la route, en effet, une femme avec un gros wok en fonte rempli d'huile bouillante où cuisent joyeusement les petites bestioles. Sortis de l'huile, encore bien chauds, on les enrobe d'une sauce sucrée-salée pimentée, et on nous les sert dans un papier journal, avec poudre de piment et mayonnaise. Un délice! Pour accompagner une grosse Gala ou une Guinness camerounaise, il n'y a rien de mieux! Yaya nous a aussi recommandé le poulet braisé sur charbon de bois, que nous avons dégusté au bar avec d'autres amis.

Nous sommes accueillis avec hospitalité et chaleur, la complicité se développe rapidement et naturellement. Taïgue fait partie d'une communauté d'artistes qui ont tous une démarche impressionnante ainsi qu'une vision claire et lucide de leur art et de ce qu'ils veulent en faire. Aussi – et surtout – on sent chez ces artistes une sensibilité et une intégrité remarquables. C'est un véritable honneur de les côtoyer. C'est aussi une leçon d'humilité. Les conditions dans lesquelles ils se démènent pour vivre leur art sont bien loin des nôtres…



Deux jeunes de Walia


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